Nicolas BEUGLET : l'interview en 7 questions
Après avoir lu Le cri et plus récemment Complot, j’ai posé mes 7 questions à Nicolas BEUGLET qui s’est gentiment prêté au jeu. Nicolas BEUGLET est scénariste et journaliste pour la télévision. Il a publié trois romans : Le premier crâne (sous le pseudonyme de Nicolas SKER en 2011), Le cri (en 2016) et Complot (16 mai 2018).

1/ Votre
dernier livre « Complot » est extrêmement bien
documenté. Combien de temps s'est-il écoulé entre l'idée qui
émerge dans votre tête et la sortie du livre ?
Environ
10 ans. Au cours desquelles, j’ai lu, écouté, vérifié tout ce
que vous lirez dans cette histoire. J’ai moi-même absolument
besoin de croire en ce que je raconte avant de l’intégrer dans
l’intrigue. Et pour y croire, je recoupe mes informations, je les
confronte à leurs détracteurs. Mais malgré ce minutieux travail,
depuis la sortie de COMPLOT, chaque jour, je découvre d’autres
ouvrages, d’autres témoignages sur la thématique du roman et je
me dis : « mince, celui-là, je ne l’ai pas lu ! ».
Par exemple, là, je lis le très intéressant « Histoire du viol »
parce que je tiens à encore creuser tout ce qui rapporte au cœur de
COMPLOT dans ses moindres détails.
2/ Les métiers
de scénariste et d'écrivain sont très proches. L'écriture de vos
thrillers est finalement une suite logique dans votre parcours ? Ce
qui m’anime c’est le plaisir infini de raconter une histoire et
de tout faire pour bien la raconter. Lorsque les gens prennent votre
livre, ils vous donnent ce qu’ils ont de plus précieux : leur
temps. En tant qu’auteur, vous n’avez pas le droit de leur voler
cette confiance et de décevoir leur espoir de plaisir. En tout cas,
vous devez faire de votre mieux, après, chacun juge. L’une des
conditions pour répondre à cette exigence, c’est de ne pas
ennuyer le lecteur. Et en ce sens, le métier de scénariste est
utile puisque l’écriture télévisuelle est soumise à
l’impitoyable et immédiat verdict du zapping…D’où
certainement la narration très visuelle et le suspens permanent mes
romans.
3/ Vous arrive
t-il de vous rendre physiquement sur les lieux cités dans vos
livres ?
Oui
mais dans les plus exotiques (dans le Cri, les parents de Christopher
vivent à Rosny-sous-bois et j’y ai passé une partie de mon
enfance). Ensuite, je passe beaucoup de temps à lire des guides de
voyage, j’écris à des bloggeurs qui se sont rendus dans ces lieux
pour leur demander de me donner des détails sur les odeurs, les
bruits des lieux…Comme ce fut le cas pour l’antique cité de
Byblos au Liban ou la dernière île de Norvège avant l’arctique
où débute COMPLOT. Mais j’arrête de me renseigner juste avant
que l’information ne vienne étouffer mon imagination… 4/ Sarah
Geringen (que j'adore soit dit en passant) m'a fait penser à Lara
Croft pour l'action. Qu'en pensez-vous ?
En
amateur de jeux vidéo, je connais bien Lara Croft. Sarah est certes
une femme forte, qui pratique le Krav Maga dans le cadre de son
métier et qui sait donc user de son corps comme une arme lorsque
cela est nécessaire. Mais elle n’a pas les velléités
acrobatiques et le caractère impulsif d’une Lara. Sarah est plus
réfléchie et surtout, elle ne fait pas des blagues à tout bout de
champ pour avoir l’air cool. La seule chose qui importe pour elle,
c’est la rigueur, la perspicacité. Et j’ajouterai que Sarah
porte en elle une culpabilité (dont elle ignore l’origine) qui
donne une noirceur à sa personnalité et ses actions. Elle laisse
donc à Miss Croft les shorts, les débardeurs et la dragouille pour
ados.
5/ Il nous
reste encore beaucoup de choses à découvrir sur Sarah (origine de
ses angoisses, sentiment de culpabilité, l'épisode de la photo
dénichée par le journaliste Tomas Holm, …). Peut-on espérer
la retrouver prochainement ?
Ce qui est
intéressant avec Sarah, c’est qu’elle ne vous dit pas tout. Mais
qu’elle-même ne sait pas tout sur ses origines, et notamment la
source de ses angoisses si profondes. Un jour prochain, il sera temps
qu’elle ose regarder cette terreur en face. La pauvre, si elle
savait… 6/ « Le
cri » et « Complot » touchent tous deux le domaine
des origines de l'humanité. Avez-vous encore d'autres pistes à
explorer ?
Oui. Les
origines, c’est ce qui me fascine dans la vie…Et je crois qu’il
existe encore beaucoup de « secrets » enfouis.
7/ Pouvez-nous
donner 5 mots pour donner envie aux lecteurs de lire « Complot » ? Et pourtant
tout est vrai…
Merci Nicolas d'avoir prit le temps de répondre à cette interview.